Le niaouli est un arbre de la famille des Myrtacées – Myrtaceae; famille qui regroupe plus de 3000 espèces.
C’est une huile essentielle qui n’est pas facile à caractériser, ses variations de qualité et de composition sont importantes.
La composition chimique de l’huile essentielle de Niaouli lui permet de trouver une place privilégiée sur le marché des huiles essentielles.
Botanique:
Le Niaouli est originaire des îles Moluques. Son nom dérive du mot « yauli » issu de la langue de l’archipel Belep à l’extrême nord de la Nouvelle Calédonie.
Cette espèce a été plantée dans de nombreuses régions tropicales pour:
- l’exploitation de son bois
- l’exploitation de ses fleurs
- la production de miel
- l’exploitation de ses feuilles, notamment à Madagascar où il a d’abord été utilisé comme essence de reboisement au début des années 2000
Cet arbre est invasif, il a été introduit en Floride comme plant d’ornement et est devenu envahissant; perturbant notamment les écosystèmes marécageux des Everglades.
Cet arbre est également résistant au feu, les propriétés ignifuges de son bois lui permettent de survivre aux incendies et de prendre la place des autres espèces quand celles-ci sont détruites.
Cette espèce appartient au groupe des Melaleuca, qui comprend plus de 300 espèces.
Le Niaouli possède une écorce s’exfoliant comme du papier d’où le nom australien de « broad-leaf paperbarks ».
Les feuilles de Niaouli sont persistantes et odorantes.
Dénomination:
Les espèces de Melaleuca ont reçu de nombreux noms scientifiques différents selon les époques et les lieux.
Il y a donc parfois une confusion dans la bibliographie entre les Melaleuca.
Le Niaouli est souvent présenté dans les ouvrages botaniques Malgaches comme Melaleuca viridiflora Sol ex. Gaërtn.
Le Niaouli est parfois mis en synonymie avec Melaleuca leucadendron, ce qui est confusant puisque cette dénomination est utilisée pour le cajeput également.
Craven (2003) a déterminé des critères de reconnaissance des 3 espèces: Melaleuca cajeputi; Melaleuca viridiflora et Melaleuca quinquenervia en fonction de la taille de l’inflorescence et de la taille de l’hypanthium.
Une comparaison a été faite par Ramanoelina (2001) de plusieurs échantillons de fleurs et de feuilles de Niaouli de Nouvelle Calédonie et de Madagascar, il a ainsi précisé que le Niaouli Malgache appartenait à l’espèce Melaleuca quinquenervia (Cav) S.T. Blake.
Ceci étant, l’espèce Melaleuca quinquenervia semble manifester une instabilité morphologique importante, en Australie comme en Nouvelle-Calédonie.
D’où également la difficulté de dénomination que l’on peut rencontrer dans la littérature.
Ces éléments expliquent que vous pouvez trouver de l’Huile essentielle de Niaouli sous différentes dénominations latines, nous avons repéré les dénominations suivantes:
- Melaleuca quinquenervia (Cav.) S.T. Blake
- Melaleuca viridiflora
- Melaleuca viridiflora Sol. ex Gaërtn
- Melaleuca quinquenervia CT cinéole
- Melaleuca viridiflora cineole 1,8
- Melaleuca quinquenervia cineolifera
- Melaleuca quinquenervia viridiflora
Toutes ces dénominations correspondent à l’huile essentielle de Niaouli.
Concernant l’appellation chémotype, CT, vous référer à l’explication de l’article sur le guide d’achat des huiles essentielles.
Utilisation traditionnelle du Niaouli:
Comme la majorité des Myrtacées, le Niaouli fournit une huile essentielle sécrétée par des poches schizogènes au niveau des feuilles.
Les vertus du Niaouli sont connues depuis longtemps, dans les tribus les kanaks l’utilisaient traditionnellement pour se soigner.
Les mélanésiens utilisaient l’écorce la plus interne du Niaouli pour désinfecter et apaiser les brûlures et les démangeaisons diverses sous forme de bain ou de pansement d’écorces.
L’exploitation industrielle du Niaouli a débuté à la fin du XIXème siècle, l’essence est alors appelée Goménol®, marque déposée en 1893 par la famille Prévert. Ce nom a été donné en référence au village de Gomen en Nouvelle-calédonie.
A cette époque, les essences étaient extraites d’espèces différentes de Melaleuca, comme l’essence de cajeput en Indonésie, l’essence des arbres à thés en Australie et l’essence de Niaouli en Nouvelle-calédonie.
Le goménol® est réputé pour ses nombreuses propriétés:
- antiseptique
- anesthésique
- anti-catarrhales
- cicatrisante
Le goménol® a été et est toujours commercialisé actuellement comme substance active dans certains médicaments.
Les chémotypes de Niaouli:
Plusieurs chémotypes existent pour l’huile essentielle de Niaouli, ceux que nous avons recensé dans la bibliographie sont au nombre de
- Cinéole 1,8, chémotype prépondérant dans les études réalisées
- E-nérolidol, chémotype retrouvé en Australie associé ou non à des teneurs significatives en linalol (14-40%) et à Madagascar
- Terpinène, chémotype identifié en Nouvelle Calédonie (Trilles et al, 2006)
- Viridiflorol, chémotype identifié en Nouvelle Calédonie et à Madagascar
Les chémotypes à E-nérolidol (trans-nérolidol) et à viridiflorol sont recherchés en parfumerie.
Le chémotype « usuel » de Niaouli est le chémotype à cinéole 1,8.
La norme de la Pharmacopée Européenne:
L’huile essentielle de Niaouli de chémotype cinéole a une norme établie à la pharmacopée européenne.
Cette norme définit les taux des composants de l’huile essentielle de Niaouli afin de garantir un niveau de qualité pour les utilisateurs.
Selon cette norme, voici les principaux taux qui doivent être présents dans l’Huile Essentielle de Niaouli CT cinéole:
- Cinéole 1.8 45 à 65%
- α- pinène 5 à 15%
- d-limonène 5 à 10%
- β-pinène 1 à 4%
- p-cimène 0.05 à 4%
- α-terpinéol 3 à 8%
- Viridiflorol 2.5 à 9%….
Cette huile essentielle contient plus de 80 molécules.
Elle est très intéressante de part sa composition complexe, qui lui confère de nombreuses propriétés.
Bibliographie:
Craven L.A., « behind the names: the botany of tea tree, capeput and niaouli », dans Ian Southwell, Robert Lowe, Tea-tree: The Genus Melaleuca, CRC Press, 2003
Ramanoelina P.A.R et al., Caractérisation des huiles essentielles de niaouli (Melaleuca quinquenervia) de Madagascar – Propositions d’Avant-projet de Normes, 2005, Vol.24 pp59-91
Trilles B.L. er al., Occurence of various chemotypes in niaouli [Melaleuca quinquenervia (Cav.) S.T. Blake] essential oil from New Caledonia, Flavour Fragr. J., 2006, 21:677-682
Photo: https://www.flickr.com/photos/oggiedog/5942493342